2 avril : journée mondiale de sensibilisation à l’autisme… et après ?


Le mois d’avril débute, et avec lui arrive le 2 avril, la journée mondiale de sensibilisation à l’autisme. Les réseaux sociaux se parent de bleu, les hashtags fleurissent, les campagnes pleines de bonnes intentions apparaissent. Pendant une journée, l’autisme est « à l’honneur ». On en parle, on affiche son soutien, on sensibilise.
Et puis ?
Et puis bien souvent… plus rien.
Je regarde tout cela avec un mélange d’émotion, de gratitude, mais aussi de tristesse et d’interrogations. Parce que bien sûr, c’est important d’avoir des journées de sensibilisation. C’est une belle opportunité de parler, de faire connaître, de poser un autre regard. Je ne remets pas en question les intentions, ni même l’utilité de cette journée. Mais je me demande : pourquoi limiter la lumière à un seul jour ?
L’autisme ne prend pas de pause le 3 avril.
Il ne disparaît pas après le mois d’avril.
Il est là, tous les jours. Dans les familles, dans les écoles, dans les cabinets, dans les vies.
Et pourtant…
Chaque année, nous revivons le même scénario. Le 2 avril, on « met en lumière » l’autisme. Et le reste du temps, trop souvent, on laisse ces familles dans l’ombre. Les enfants sont encore mal compris, mal accompagnés. Les parents se battent seuls, fatigués, découragés. Les professionnels manquent de formation, les structures sont débordées, les diagnostics tardent, les aides sont insuffisantes. Et ceux qui ont besoin d’un vrai changement n’ont que des lumières bleues et de beaux discours.
Je le dis avec beaucoup de douceur, mais aussi avec une immense sincérité : la sensibilisation ne doit pas être un événement ponctuel. Elle doit être un engagement continu. Un choix de société. Un changement dans les pratiques, dans les regards, dans les politiques.
Parce qu’au fond, ce n’est pas une couleur qui fait la différence. C’est l’écoute, la bienveillance, l’inclusion réelle, au quotidien.
Demain, que restera-t-il ?
Alors oui, je porte du bleu le 2 avril. Oui, je partage les posts, j’explique, je sensibilise. Mais ce que j’espère, plus que tout, c’est que le 3 avril, le 15, le 27, et tous les autres jours de l’année, l’autisme soit vraiment pris en compte. Que nos enfants soient vus, entendus, accompagnés avec respect et humanité. Que les familles soient soutenues, entourées, valorisées. Que les professionnels soient formés, outillés, encouragés.
J’espère un monde où on n’aura plus besoin de rappeler une fois par an que les personnes autistes ont une place précieuse dans notre société. Où elles ne devront plus se battre pour exister. Où chaque jour sera une occasion de faire mieux, ensemble.
Pour nos enfants. Pour les adultes autistes. Pour les familles. Pour demain.